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Prêt à taux zéro (PTZ) : comment en bénéficier au 1er avril 2025 ?

Déjà modifiée en 2024, les règles d’attribution du prêt à taux zéro (PTZ) seront de nouveau chamboulées au 1er avril 2025. Désormais mobilisable sur l’ensemble du territoire pour les maisons et appartements, ce crédit immobilier sans intérêt dévoile ses premiers contours. Voici les changements qui pourraient intervenir.
Créé en 1995, le prêt à taux zéro (PTZ) est un des piliers de l’accession à la propriété en France. Il permet aux ménages éligibles d’emprunter auprès d’une banque un crédit immobilier sans aucun intérêt, l’Etat compensant le manque à gagner auprès des banques.
Après plusieurs réformes, dont la dernière date de 2024, le PTZ subira d’importantes modifications à compter du 1ᵉʳ avril 2025.
La ministre du Logement, Valérie Létard, entend ainsi “soutenir un marché touché par la crise et redynamiser la construction.“ L’exécutif table sur une augmentation de 50% du nombre de PTZ mobilisés en 2025.
Pour rappel, l’année dernière, 45 000 PTZ ont été accordés, dont 25 000 destinés à l’acquisition d’un bien neuf, 17 000 pour celle d’un logement ancien et 3 000 pour l’achat d’un HLM.
👉 Cette extension du prêt à taux zéro s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2027.
Voici les changements majeurs à retenir.
Les maisons de nouveaux éligibles au PTZ
Depuis 2024, le PTZ est “recentré”, c’est-à-dire raboté. Il est limité aux appartements neufs dans les territoires dits « tendus » (zones A, Abis et B1), et aux zones « détendues » (zones B2 et C) pour les appartements anciens, excluant donc les maisons. Une zone tendue est marquée par une demande supérieure à l’offre. L’inverse est constaté dans les zones détendues.
Dès le 1ᵉʳ avril 2025, cette segmentation disparaît, comme l’a annoncé le ministère du Logement.
Le PTZ sera désormais accessible sur tout le territoire français, sans distinction de zonage, que ce soit pour l’achat de maisons individuelles ou d’appartements en habitat collectif.
Cet élargissement vise à favoriser la construction de bien neufs, qui constituent la moitié des PTZ accordés, et d’appuyer une filière mise à mal par une crise sans précédent depuis plusieurs années.
Pour l’acquisition de logements anciens, les conditions sont également assouplies.
Le PTZ est désormais également mobilisable dans les zones tendues (A, Abis et B1), à condition de rénover le bien.
Pour en bénéficier, il est nécessaire que les travaux engagés représentant au moins 25% du coût total de l’opération soient réalisés.
Pour un achat d’appartement ancien d’une valeur de 160 000 euros, cela représente donc au moins une ardoise de 40 000 euros.
Cette exigence encourage la rénovation énergétique du parc immobilier ancien et la lutte contre la dégradation des logements dans les zones moins urbanisées. Sur les 37 millions de logements constituant le parc résidentiel, 5,8 millions (15,6 %) sont considérés comme des passoires thermiques, c’est-à-dire que leur diagnostic de performance énergétique (DPE) n’excède pas F.
Augmentation de la quotité financée par le PTZ
Le Conseil national de l’habitat a n’a pas encore signé le projet de décret du gouvernement précisant les modalités d’attribution du PTZ. Une piste semble se dégager selon Capital. Le décret différencie les quotités – c’est-à-dire la part de financement du PTZ par rapport à la valeur du bien – selon que le logement soit une maison ou un appartement.
Le prêt à taux zéro ne financerait que 30% de l’achat d’une résidence individuelle pour les ménages aux revenus les plus modestes – les primo-accédants sont classés selon quatre niveaux de revenu fiscal de référence -, 20% pour les deux tranches suivantes, et 10% pour la dernière tranche.
A l’inverse, les appartements sont mieux lotis puisqu’ils conserveraient leurs quotités existantes, à savoir 50, 40, 30 et 20% pour les tranches de revenus 1,2,3 et 4.
Le ministère du Logement doit notamment respecter la loi “zéro artificialisation nette”, qui contraint les communes à être plus économes de leurs ressources foncières, et donc limiter la construction de maisons individuelles.
Revalorisation des plafonds de ressources
C’est le troisième grand paramètre qui vient déterminer votre éligibilité au PTZ : vos revenus. Actuellement, un foyer de 4 personnes ne peut, par exemple, excéder 102 900 euros de revenu fiscal de référence – une valeur indiquée sur votre avis d’imposition – de l’année N-2 s’il souhaite acquérir un appartement en zone tendue.
De nouveaux plafonds de ressources seront publiés par le ministère du Logement dans les prochains jours. Avec la possibilité que ces plafonds soient au moins revalorisés de l’augmentation moyenne des salaires en France.
Le site service-public prend néanmoins les devants et affirme que les plafonds de ressources pour les PTZ souscrits à compter du 1er avril 2025 resteront les mêmes qu’en 2024 en zone tendue pour les appartements. Les maisons seraient aussi soumises à ce même barème.
Ainsi, en zones B2 et C, ce même foyer de quatre personnes ne pourra excéder respectivement 66 150 euros et 59 850 euros de revenu fiscal de référence s’il veut devenir propriétaire d’une maison nouvellement construite.