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Crédit immobilier : peut-on espérer une baisse des taux d’ici la fin de l’année ?
A l’œuvre depuis 2024, la baisse des taux des crédits immobiliers bat de l’aile. Plusieurs paramètres présagent d’une stabilisation.
Le marché du crédit immobilier a repris des couleurs. Depuis janvier 2024, le taux moyen des prêts à l’habitat a largement diminué, passant en 18 mois de 4,2% à 3,12% en avril, d’après les données de la Banque de France. Motivés par un coût de l’argent moins élevé, les aspirants à la propriété ont davantage fait appel aux prêts.
👉 La production de crédits à l’habitat (hors renégociations) a atteint 12,6 milliards d’euros en avril, “dépassant sa moyenne” sur les 15 dernières années, s’est félicité la Banque de France dans un communiqué.
Cette tendance à la baisse – un point de baisse en 18 mois – a pourtant subi un coup d’arrêt, rappelle l’Observatoire Crédit Logement CSA. Le taux moyen des crédits immobiliers a augmenté pour la première fois en mai, passant de 3,08 à 3,11%.
Une hausse qui concerne l’immobilier neuf comme l’ancien, et quelle que soit la durée du prêt. L’institut avait d’ailleurs détecté des hausses de barèmes dès avril.
“On ne retrouvera pas les taux exceptionnellement bas autour de 1,5% qu’on avait il y a quatre ans.”
Dans ces conditions, faut-il craindre de nouvelles hausses ou y a-t-il espoir de voir le coût des intérêts diminuer ? Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, prépare les esprits à une stabilisation des taux :
💬 « Il y a forcément un moment où la baisse s’arrêtera et l’on ne retrouvera pas les taux exceptionnellement bas autour de 1,5% qu’on avait il y a quatre ans”, a-t-il déclaré sur France 2.
Reste à savoir quand cette pause sera effective.
Certains indicateurs sont de nature à inciter les banques à poursuivre la dynamique de baisse.
Le 6 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a, pour la huitième fois en un an, abaissé ses taux directeurs, fixant ainsi son taux de dépôt à 2%.
Elle incite les banques à prêter à des taux incitatifs.
💬 “La politique monétaire devient sensiblement moins restrictive dans la mesure où les réductions des taux d’intérêt directeurs rendent les nouveaux emprunts moins chers pour les entreprises et les ménages, et alors que la croissance des prêts se redresse”, a expliqué la BCE en mars, après sa sixième baisse de taux.
Le taux de la dette française comme référence
Mais les décisions de la BCE ne constituent pas l’alpha et l’oméga de la politique commerciale des banques. Elles scrutent de très près le taux de financement de la dette française, aussi appelée – obligations assimilables du Trésor.
Cet indicateur a valeur de référence pour elles. Après un coup de chaud entre mars et mai 2025 – le taux oscillait entre 3,6 et 3,7 % -, il s’est désormais stabilisé à 3,25% d’après l’Agence France trésor.
Or, comme le rappelle l’Ifrap (La Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) sur son site, “le taux de l’OAT à 10 ans (…) influence directement la fixation des taux d’intérêt des prêts immobiliers”.
L’institut a calculé que depuis 2003, le taux des nouveaux crédits immobiliers de plus de 10 ans “suit le taux de l’OAT”, tout en restant légèrement supérieur.
Difficile donc d’anticiper une nette diminution des crédits immobiliers dans ces conditions, les marges de manœuvre des banques étant réduites. D’autant plus que dans le même temps, ajoute l’observatoire Crédit Logement, “l’affaiblissement des intentions d’achats de logements” et les “inquiétudes économiques suscitées par une croissance très faible” pèsent en faveur de la remontée des taux.
👉 Malgré ces données, certains professionnels du secteur estiment que le mouvement baissier devrait perdurer. Certains courtiers espèrent parvenir à 3% en moyenne cet été, alors que l’Observatoire tablait en début d’année 2025, dans son rapport annuel, sur une moyenne de 2,85 % “au cours de l’été”.
